Pas de panique ! Je suis bien conscient que le mot "grégaritude" n'existe pas en français, et qu'il faut parler de "grégarité". Mais à une époque où notre langue est envahie par de nombreux vocables étrangers, je peux bien m'autoriser à l'enrichir aussi ... à ma façon ! Cette manie est peut-être liée à mon penchant à me comporter parfois plus en anachorète qu'en cénobite ? Mais ne vous inquétez pas, je ne suis pas un ours solitaire, j'ai aussi ma part de "cénobitude" !

Note pour les jeunes de mon âge qui ont du mal avec les "nouvelles technologies. Si vous cliquez sur le dessin il s'agrandit

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Nous vivons dans une société de l'audio-visuel, donc je vous donne le point de départ de la réflexion avec un petit dessin.

Petite précision de vocabulaire. Un nouveau voisin venu de Bourgogne m'a avoué un jour son désaroi devant le prétexte avancé par des artisans qui justifiaient leur absence sur le chantier par l'expression, "Je vais au Bassin" ou "Je suis sur le Bassin". Dans la région bordelaise, quand on dit "Je vais au Bassin", ça veut dire "Je vais sur le Bassin d'Arcachon".

J'entends donc les commentaires des plaisanciers qui naviguent sur "le Bassin".

- Dès les beaux jours le banc d'Arguin est inaccessible ! T'as vu cette cohue ! C'est même carrément le bordel ! ... etc ...

Ils ont sans doute raison. Mais je me dis qu'en même temps s'il y a tant de monde au même moment, c'est parce qu'ils y sont ! Bien sûr, "l'enfer, c'est les autres", mais au fond, cette pulsion à faire "comme les autres" ne serait-elle pas un comportement lié à ce que Carl Gustav Young appelait "l'inconscient collectif"

« les instincts et les archétypes constituent l'ensemble de l’inconscient collectif. Je l’appelle « collectif » parce que, au contraire de l’inconscient personnel, il n’est pas fait de contenus individuels plus ou moins uniques ne se reproduisant pas, mais de contenus qui sont universels et qui apparaissent régulièrement. »

Être "en communion avec les autres" et s'y sentir dans une situation confortable, (même si parfois on s'en défend) semble donc bien être un comportement naturel de l'humain. Nous ressentons spontanément le confort, la paix de l'âme ( l'ataraxie chez Démocrite par exemple) sans avoir besion de passer par le stade de la réflexion, de l'analyse de la situation.

Pour que cela fonctionne, il nous faut être entouré "d'autres" qui ont globalement la même "culture" que nous. Je m'explique, sans passer par les philosophes Grecs ! Pour qu'un supporter de l'OM se sente en communion avec un supporter du PSG il lui faut faire une sacrée réflexion sur lui même qui l'amène à considérer que cet "enc ...de Parisien" n'est pas un ennemi mais, comme lui, un passionné de foot, ce qui devrait pouvoir les rapprocher !

(Le raisonnement marche aussi dans le sens du Parisien envers le Marseillais)

Bon, enfin, la fraternité n'est peut-être finalement qu'une utopie de philosophe ?

Les Américains n'auraient-ils pas donné le nom de "Fraternité" en grec (Philadelphia) à la ville historique de la liberté religieuse au XVIIe siècle ? Bof, c'était bien une utopie.

Mais je sens que je suis parti à la dérive, emporté par le courant de marée de la passe sud.

Je voulais aborder la question de notre ouverture aux oeuvres d'art en fonction de notre culture, mais ce sera pour une autre fois.

Allez, on arrête là ?

A plus tard.

Grégaritude